Lettre ouverte aux responsables de la sécurité des aéroports français

L’association Roya Expansion Nature REN a appris que plusieurs arrêtés de mise en demeure de préfets des AM avaient été pris dans le passé, et plus récemment le 30 juillet 2024, à l’encontre de la société World Fuel Services qui gère le dépôt pétrolier d’hydrocarbures à l’aéroport de Nice, second aéroport français. L’association précise que la seule information disponible au public concernant ces arrêtés est leur publication sur internet, mais encore faut -il les chercher car il n’y a pas eu, tout au moins à sa connaissance, d’information autre au public sur le fait que cette société ne remplissait pas, et à plusieurs titres, ses obligations au regard de la sécurité vis à vis des hydrocarbures déposés à l’aéroport, et ce depuis au moins le 30 juillet et certainement avant.
C’est la raison pour laquelle l’association REN a adressé une lettre recommandée à Monsieur Moutouh, préfet des Alpes Maritimes, le 6 janvier courant. Si l’association REN trouve rassurant le fait que le représentant de l’Etat ait émis cet arrêté afin de faire cesser les défaillances en cours sur l’aéroport de Nice, elle s’étonne que le public, et en tout premier lieu les usagers et les salariés travaillant sur l’aéroport, n’aient pas été informés de l’arrêté, ni si la société en question a depuis rempli ses obligations.
En outre, et sauf erreur de notre part, il n’y a eu aucune mention des risques en cours à l’aéroport dans le dossier d’enquête publique qui vient d’être close sur l’extension d’un terminal à l’aéroport de Nice. Or cette extension implique depuis des mois un nombre très important de travailleurs et bientôt, si l’enquêtrice publique et le préfet donnent un avis favorable, encore plus de passagers, donc en toute logique un risque accru pour plus de personnes si la société n’a pas régularisé les six points mentionnés dans l’arrêté. Nous avons conscience qu’il s’agit d’une incidence indirecte en tant qu’elle ne concerne pas uniquement l’extension en cours, mais bien la sécurité sur l’ensemble de l’aéroport de Nice, cependant l’extension en cours de travaux était et est toujours effectivement concernée également par les risques.
Nous nous demandons si dans des cas comme celui-ci, le principe de précaution ne devrait pas s’appliquer et on ne devrait pas même arrêter les vols jusqu’à ce que la sécurité soit rétablie. En effet, les défaillances évoquées dans l’arrêté du préfet et les risques conséquents nous semblent suffisamment importants pour que cela soit à minima documenté de manière satisfaisante vis-à-vis du public et des salariés. Nous aurions dû savoir, et nous aimerions savoir, si nous pouvons ou non prendre l’avion sans risque à l’aéroport de Nice.
Depuis des mois nous avons en exemple ce que produit le surtourisme et le business à tout prix de l’aviation avec tous les problèmes et accidents techniques liés aux avions dans le monde entier. A Nice, on veut maintenant surdimensionner l’aéroport, augmenter les passagers et les vols, alors qu’au même moment dans cette dernière année au moins, la sécurité n’était pas assurée sur ce même aéroport! Cela nous semble une contradiction majeure qui devait à minima être posée publiquement.
C’est la raison pour laquelle l’association REN a enjoint le préfet Moutouh d’informer urgemment l’enquêtrice de la réponse qui aura été apportée par ladite société, ainsi que le public qui a le droit de savoir si l’aéroport a été ou non sécurisé depuis les différentes dates butoirs incluses dans l’arrêté, selon les catégories d’urgence des six défaillances, les plus importantes d’entre elles nous semblant être l’insuffisance ou l’absence d’émulseurs et de moyens de lutte contre l’incendie, la transmission d’un plan incendie conforme, et la mise à jour du risque Foudre.
L’association précise qu’à ce jour elle n’a pas reçu de réponse de Monsieur Moutouh.