Chers adhérents et sympathisants,

        nos émissions massives de gaz à effet de serre ont des effets qui ne sont plus seulement une lointaine menace pour les années 2050. Ils sont présents dans notre quotidien !

Les températures moyennes annuelles toujours plus élevées se traduisent par des sécheresses intenses à certains endroits et des concentrations de masses froides ou humides dans l’atmosphère à d’autres endroits. Les conséquences sont des événements extrêmes comme les mega-feux qui se multiplient cette année, en Grèce, en Espagne, en Turquie, en Algérie, au Maroc et tout près dans le Var ; ou des inondations dévastatrices, comme en Allemagne et en Belgique le mois dernier et à l’automne dans les Alpes-Maritimes.

Les recommandations des scientifiques sont unanimes : il faut sortir des énergies fossiles, laisser le pétrole sous terre. Le Haut Conseil pour le Climat, dans son rapport annuel du 30 juin  indique : « Il n’est pas possible de continuer à émettre des gaz à effet de serre en pensant qu’il sera possible de s’adapter à n’importe quel niveau de changement climatique » et aussi « Le secteur des transports en France est le premier contributeur aux émissions de gaz à effet de serre territoriales avec une part de 31 % en 2019, soit 136 Mt éqCO2 » 

Alors, qu’est ce qu’on attend ? On attend que l’économie soit prête, que l’industrie soit prête, que les gens soient prêts ? Bref, on attend qu’il soit trop tard ? D’avoir été durement touchés par un de ces épisodes extrêmes ne nous oblige-t-il pas à peser sur les choix qui sont faits pour les transports dans la vallée?

Le Conseil Départemental a employé de gros moyens pour réparer de toute urgence la RD6204. Des contrats avec les entreprises étant déjà engagés, les travaux ont pu commencer tout de suite, sans qu’il y ait de concertation, ni d’analyse du bien fondé de la reconstruction à l’identique ; trouver 70 millions d’euros ne semble pas non plus avoir posé de problème. Même urgence pour le doublement du tunnel du col de Tende, peu importe les surcoûts réclamés par Edilmaco pour les malfaçons et pour refaire le viaduc à la sortie du côté français. Le doublement du tunnel n’est pas remis en question et les 8000 véhicules/jour doivent pouvoir passer au plus vite !

Dans cet élan du « quoi qu’il en coûte » on pouvait s’attendre à ce que l’Etat et la Région appliquent les mêmes largesses pour le train. Mais là tout devient compliqué. Puisque la ligne a résisté à la crue, et démontré son utilité, il a bien fallu réparer les deux ouvrages impactés. Les 20 M€ nécessaires ont été trouvés (environ 10 pour l’Etat, 7 pour la Région et 2 pour le Département), mais pas question de faire plus pour la remettre à vitesse normale. Quant à lui rendre son fonctionnement international avec des Nice-Turin en 3h, c’est pour bien plus tard avec une vague estimation de 60 M€ que personne ne veut engager. D’ailleurs l’Italie devra payer pour le tronçon français au-dessous de Breil. Il semble que pour l’Etat, faire traîner la signature d’une convention équitable avec l’Italie permet de ne rien engager. La Région s’en tire avec la gratuité provisoire qui, si elle a apporté un afflux touristique ponctuel, ne résout aucun des problèmes de l’infrastructure.

Il y aurait peut être un moyen de réorienter cette politique ! Imaginons que les 5 municipalités de la Roya se concertent, comme elles ont su le faire pour arrêter les poids lourds dans la vallée, et qu’elles organisent des actions, manifestations, pétitions, tribunes, lobbying, blocages, grèves… pour une Coopération de l’étoile de Breil, pour que l’Etat et la Région prennent enfin la mesure du potentiel international de la ligne ferroviaire et débloquent maintenant les sommes nécessaires à la rendre opérationnelle. Voilà une action commune qui nous mettrait sur la voie du développement durable et qui, si elle est vraiment conduite en association avec tous les habitants, aurait une chance d’aboutir.

Nous étions avec les élus devant le Tribunal Administratif de Nice.Image extraite d’un article de Nice-Matin : https://www.nicematin.com/vie-locale/dans-la-vallee-de-la-roya-le-combat-contre-les-poids-lourds-continue-387692

En attendant voici des nouvelles des actions de REN

Le Train

REN est membre d’un collectif réunissant des associations de défense des lignes du territoire et des trains de nuit, qui militent pour leur réhabilitation. C’est le réseau #EnTrain. Le journal Le Monde a publié une tribune du collectif. C’est ICI sur notre site.

On rappelle aussi cette lettre ouverte de REN au Président de la République pour la mise en place d’une navette ferroviaire – La lettre est ICI 

La centrale à béton de Breil-sur-Roya

Pour simplifier l’approvisionnement des chantiers de la RD6204, une centrale à béton a vu le jour à Breil-sur-Roya. L’installation s’est faite sans permis de construire et sans l’évaluation d’incidence sur le site Natura 2000, site à chauves souris FR 9301566,  dans lequel elle est implantée.Un collectif de riverains excédés par le bruit a donné l’alerte. Nous lui avons apporté notre soutien technique dans ses démarches.En tant que membre du comité de pilotage du site Natura 2000, REN a réclamé auprès de la préfecture la communication du dossier de déclaration. Mais à ce jour l’entreprise Vicat n’a toujours pas fourni les documents qui auraient dû être présentés pour avoir l’autorisation d’exploiter. L’entreprise doit prouver qu’elle respecte la réglementation détaillée ici:  https://aida.ineris.fr/consultation_document/3641

Lit et berges des cours d’eau après le 2 octobre

Une première réunion en préfecture en février 2021 n’ayant eu aucun résultat, nous avons à nouveau sollicité un entretien, cette fois accompagnés des associations de la Vésubie/Tinée affiliées comme nous à France Nature Environnement. Nous avons été reçus le 25 juin.

Dans un premier temps, deux documents « pédagogiques » ont été présentés par un représentant de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) et par la directrice du service Restauration des Terrains de Montagne (RTM). Le message était clair : il y aura d’autres crues de ce type dans l’avenir proche et il est préférable de ne pas toucher au nouveau lit de la rivière tel qu’il s’est formé.

Dans le Riou à Tende

Nous avons pointé le décalage entre ce discours et les opérations réellement menées par le SMIAGE dans les cours d’eau, notamment les « chenalisations », et nous avons demandé que les descriptions des futurs travaux soient connues du public. Rappelons que selon la loi sur l’eau, toute intervention dans le lit d’une rivière doit faire l’objet d’au moins une déclaration en préfecture qui est rendue publique. Mais lors de la réunion, le préfet délégué à la reconstruction et la direction de la DDTM ont affirmé que, dans le cas présent, les 198 dossiers déposés par le SMIAGE relevaient de l’urgence et qu’ils n’étaient pas communicables.

Les résultats détaillés des études sur la nature et les effets de la crue (Retour d’expérience, RETEX) ne pouvaient pas non plus nous être communiqués parce que les études n’étaient pas finies !

Nous avons saisi la commission d’accès aux documents administratifs (CADA) pour faire valoir notre droit à l’information.

Le Festival des passeurs d’humanité

Il s’est déroulé du 12 au 17 juillet https://passeursdhumanite.com/ . Les organisateurs du festival ont proposé à des acteurs locaux une représentation à la tribune lors des débats. Des membres de REN ont ainsi participé sur deux thèmes :

« Que s’est-il passé le 2 octobre ? » Filmé par « A Téla Briienca » 
https://www.facebook.com/watch/live/v=500281034415162&ref=watch_permalink
« Quelle vallée verte ? » Animé par « Remontons la Roya »
https://www.facebook.com/groups/328187175155489/posts/495770411730497

PGRI

Une consultation du public a été ouverte sur la révision du schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) et le plan de gestion des risques d’inondation (PGRI), qui fixeront le cap des politiques de l’eau et de gestion des inondations sur le bassin Rhône-Méditerranée de 2022 à 2027.

REN a contribué au SDAGE en participant à la rédaction des Avis de France Nature Environnement. Cette fédération d’association ayant un statut de participant institutionnel. Pour le PGRI, nous avons rédigé une note individuelle mettant l’accent sur l’absence de diagnostic concernant les risques d’inondations du Haut-Pays. Le document est ici sur notre site. 

Carte extraite du projet de PGRI: le haut-pays n’est pas pris en compte.

Besoin de concertation

L’idée d’ouvrir des ateliers où se retrouveraient des élus, des administrations et des citoyens est toujours d’actualité. Nous préparons une session pour bientôt. Vos avis et soutiens sont indispensables.

Merci et à bientôt. Le CA de REN