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Une avancée
Plus personne dans la vallée ne doute du fait que le projet, tel qu’il est conçu actuellement va provoquer une augmentation du trafic routier, un appel d’air aux camions.
Associations, maires, élus départementaux, voire même la Carf se positionnent pour en mettre en avant les conséquences :
plus de trafic, se traduira par plus de pollution, une atteinte grave à la santé et à la qualité de vie dans les vallées, des problèmes de sécurité sur l’ensemble de la route, qui n’a pas été conçue pour soutenir un trafic grandissant.
Ceci est déjà en soi une belle avancée. Elle devrait permettre enfin une réelle concertation sur ce projet comme nous le demandons depuis des années sans être jamais entendus.
Deux mythes
Face à ce constat, il est suggéré de transformer le projet ; on parle soit d’accepter un nouveau tunnel et de laisser l’ancien à usage de sécurité, soit de régulation du trafic. Or ces demandes formulées se basent selon nous sur deux mythes :
MYTHE 1 : LE TUNNEL ACTUEL EST DÉLABRÉ, DANGEREUX
La première chose à dire, c’est que dans ce monde où chaque administration se protège , il serait bien insolite qu’ un tunnel dangeureux soit maintenu en circulation.
Le projet du tunnel de Tende est géré par la Commission Intergouvernementale des Alpes du Sud ; en son sein , la sécurité du tunnel est suivi par un comité dédié sécurité dont nous avons obtenu l’avis daté d’août 2011. Celui ci rapporte que le tunnel a fait l’objet d’une mise en sécurité, notamment avec la mise en place des panneaux indicatifs lumineux, de la ventilation, des caméras, de la salle opérationnelle de surveillance de l’ANAS à Turin, permettant le contrôle et le commandement à distance du tunnel, et enfin la mise en place de l’alternat total. Maintenant il y a un poste de pompiers côté italien ; et donc le seul élément retenu en réserve lors de l’ avis favorable de sécurité qui a bel et bien été donné, reste la vérification de la résistance au feu de tout le câblage présent dans le tunnel. On est loin du tunnel délabré et dangereux auquel on veut nous faire croire.
Afin d’avoir les derniers dossiers de sécurité, nous avons fait une demande. Devant la non réponse nous avons contacté la CADA, qui a estimé que ces documents n’étaient pas consultables par le public car ce sont des documents internationaux.
Puisqu’une association comme la nôtre, qui est une association agréée au titre de la protection de l’environnement, dans un cadre départemental, par la Préfecture des Alpes Maritimes, n’a pas été autorisée à les consulter, ne serait il pas primordial, avant d’affirmer une vétusté dramatique du tunnel, que des élus demandent eux mêmes à avoir accès à ces derniers documents. L’importance en est de taille car c’est sur ce mythe que la destruction probable de notre vallée risque de se baser.
MYTHE 2 : LA RÉGULATION DU TRAFIC APRÈS L’OUVERTURE DU NOUVEAU TUNNEL
C’est beau, nous aimerions y croire. Mais la situation actuelle des traversées alpines, c’est toujours plus de camions, toujours plus de pollution. Des promesses de régulations avaient été faites pour le tunnel du Mont Blanc, jamais tenues ! On a vu se monter une véritable escroquerie politique avec le projet du petit tunnel de sécurité du Fréjus, qui s’est révélé être finalement un doublement du tunnel du Fréjus. Il est question du doublement du tunnel du Mont Blanc et de celui du Gothard.
Au Fréjus, comme au Mont Blanc, les habitants payent cash les mensonges d’avant projet par un trafic grandissant, une pollution de l’air inarrêtable, une vallée condamnée, et un pays du Mont Blanc usine à gaz. Là il n’est plus question de fiction, mais de réalité vraie.
C’est pour ces raisons que nous n’avons pas signé le mémoire interassociatif du 1er septembre 2015, car même si celui-ci obtient une réponse favorable, nous n’avons aucune confiance dans la tenue des promesses qui seraient faites.
Le creusement d’un nouveau tube est à notre avis quelque chose qu’il faut absolument refuser. L’appel d’air au trafic ainsi créé ne sera pas gérable, même si tous les élus locaux le demandent.
Le maintien de l’alternance au tunnel a permis ces dernières années de réduire le trafic en Roya, c’est un dispositif qu’il est important de conserver car il nous protège d’une augmentation du trafic par son caractère contraignant. Il est souvent dit que l’attente au tunnel est insupportable, mais si elle n’existait pas, nous perdrions encore plus de temps à circuler à petite vitesse tout le long de la Roya derrière des camions plus nombreux et impossibles à doubler.
Si les dirigeants français voulaient se montrer exemplaires au niveau de la lutte contre le réchauffement climatique à la veille de la COP 21, c’est pour notre vallée l’arrêt du percement du tunnel qu’ils devraient envisager.
Nous publions la lettre adressée par Simon Metral président de l’Association pour le Respect du Site du Mont Blanc qui vient conforter notre position: LettreARSMB
Document de presentation reprenant les arguments de REN : Tunnel_Mythes